La thématique des expositions de cette année était « REdécouvrir REvisiter REenchanter ».
Voici celles qui m'ont plu et/ou que j'ai pu photographier (à cause de l'éclairage par exemple):
Delphine Sion (coup de cœur):
"Après avoir exercé de nombreuses années en tant que Décoratrice d’Intérieur et Styliste dans le secteur des Arts de la Table, Delphine Sion peint aujourd’hui des œuvres colorées, chaleureuses et rythmées proches du tissage. Elle joue avec les couleurs sur des supports atypiques qu’elle choisit pour leur particularité d’explorer le relief, la matière, l’ondulation ou des formes comme l’écaille. Le résultat produit un effet surprenant et mouvant proche de l’art cinétique. Elle excelle dans l’art d’assembler les couleurs, par une infinité de touches qui divisent et structurent l’espace. Sa palette est particulièrement riche et foisonnante. Transformer par la vibration colorée, ces supports ordinaires, en création "extra" ordinaires est une grande satisfaction, convaincue de la dimension thérapeutique de la couleur. Inspirée par les rythmes et les contrastes de l’Afrique, mais également par le raffinement et le minimalisme du Japon, l’artiste explore de nombreuses techniques qu’elle travaille par Séries. Animée d’une créativité toujours renouvelée, elle réfléchit déjà à changer d’échelle en imaginant la conception de tapis, luminaires, papier peint ainsi qu’une collaboration avec un éditeur de tissus. Sa démarche est en lien avec une dynamique éco-responsable":
Maryse Allard:
"Le tissu et le fil ont toujours fait partie de la vie de Maryse Allard. Depuis son enfance autour des broderies de sa grand-mère jusqu’aux cours de patchwork, cette passion pour le textile est restée forte même durant sa vie professionnelle. Sensible au Mouvement Art Deco, aux œuvres de Mondrian, Sonia Delaunay, Josef Albers, c’est tout naturellement que son travail textile personnel évolue peu à peu vers l’épure. Lorsqu’elle découvre le pojagi il y a environ dix ans, la transparence et le graphisme de cet art traditionnel coréen lui apparaissent comme une évidence, une suite logique dans son cheminement créatif. Cette transparence qui la fascine encore aujourd’hui est incarnée par des choix textiles : organdi, organza de soie, ramie, lin fin… qu’elle teint parfois à la main pour obtenir la couleur voulue. Elle a publié un livre "Le Pojagi, art du patchwork coréen". Cette aventure textile l’a emmenée très loin pour des expositions en Corée, en Russie, au Japon, en Turquie et lui a permis de tisser des liens très forts avec des amies coréennes qui sont devenues comme des sœurs pour elle. Maryse aime ces collaborations, ces échanges entre artistes du monde entier, source d’inspiration et de création. Aujourd’hui elle continue d’animer des stages, d’exposer ses œuvres, de faire évoluer cet art avec notamment l’apport de courbes et de cercles. Maryse aime rester une ambassadrice du pojagi tout en conservant sa sensibilité européenne".
Eve Cloarec (coup de cœur):
"Eve Cloarec est plasticienne. Sa démarche lui impose d’utiliser les petites choses de rien qui lui font de l’œil sur le chemin. Au gré de ses parcours, rencontres, trouvailles, récoltes, elle tire le fil de l’histoire à tous les temps. Glaneuse d’images et d’objets principalement issus de l’univers textile, elle les dévisage et les envisage, les met en pièces pour y voir plus clair et mieux les assembler. Elle pose, repose, compose et décompose, puis recompose jusqu’à donner naissance à des personnages ou des peuples qui conjuguent le passé recomposé au temps présent. Avec humour et poésie, Eve recompose jusqu’à remettre en mouvement ce qui était figé en construisant des œuvres mobiles sur lesquelles les visiteurs peuvent interagir. Dans son univers singulièrement souriant respire un vent de liberté".
Nod's:
"Sous la signature Nod’s, Estelle Delphin Lobel travaille comme artiste textile et brodeuse. Elle crée des motifs et pièces textiles uniques, dans l’univers de la décoration et du bijou. Estelle a développé une manière toute particulière d’utiliser le fil de broderie. Pour renouveler son utilisation et lui donner une nouvelle richesse, elle noue les fils en chaînettes textiles. Ils deviennent alors une matière plus dense, plus complexe. Cette dynamique est parfois accentuée par l’utilisation de chutes de tissus, autant de trames, textures et coloris permettant de diversifier le rendu. Ce travail sur la couleur et la matière est vraiment au cœur de son travail et ce qui donne une identité particulière à ses créations, même si elle ne s’interdit pas d’utiliser des points plus conventionnels, mais toujours un peu "twistés". Son univers d’inspiration et de création est très naturaliste. Cela vient sans doute d’une enfance entre mer et champs, d’une formation initiale en biologie et d’une conscience toujours plus forte des dangers qui menace la nature et notre environnement. Des oiseaux, qu’elle a beaucoup brodés, Estelle passe ici aux plumes, une manière de s’approcher encore davantage de la matière".
Collectif La Trame:
"Ce qui réunit, entre autres, les six artistes du Collectif la Trame, c’est cet intérêt, tout particulier, pour les matières textiles de notre quotidien, lorsque défraîchies, usées, trouées, à jeter… linges, vêtements ou bouts de tissu retrouvent, à leurs yeux, leur heure de gloire et deviennent dans leurs mains, une matière prête à la création pour une nouvelle aventure, une seconde vie artistique. Ainsi, les rubans anciens deviennent "Totem" avec Isabelle Bremeersch, les bandes magnétiques se crochètent entre les doigts de Sylvie Verdure et, tandis qu’avec Judith Vittet (fondatrice du collectif), les mannequins de couture s’ornent de broderie, on trouve alors de vieux draps, transformés en rôti pour un repas dominical en famille chez Yanique Benard. Pour Bénédicte Dufourq, c’est son vieux jean élimé qui devient matière à sculpter l’ "Écorce", enfin, feuilles de ginkgo, chutes de lin et mousses d'emballage se transforment en parure avec Francoise Soler. De cette période d’isolement qu’a été le confinement, est née aussi une œuvre collective. Commencée par une, continuée par une autre, le drap blanc, devenu lien entre chacune, s’est vu se couvrir de points, de couleurs, de messages… Ce travail a réuni l’empreinte artistique de chaque "Trameuse" comme un cadavre exquis qui mélange les univers de chacune. Visible lors du salon, cette œuvre collective, symbole d’un partage artistique, invitera les curieux, à découvrir la personnalité de chacune":
Judith Vittet:
"Si Judith Vittet travaille avec des tissus qui ont une histoire, c’est parce qu’ils sont porteurs de cette mémoire et de ces savoir-faire qui disparaissent avec les générations. Et avec eux, une forme de notre humanité. L’artiste est touchée par un drap tâché, par une chemise déchirée, un textile usé.
D’où vient cette tâche ? Quel geste a répété la personne qui a porté cette chemise pour l’élimer à cet endroit ? Quelle a été l’émotion de la femme qui portait ces gants de mariage ? A-t-elle crocheté ses gants ? Ou sa mère ? Était-ce un mariage heureux ou au contraire une souffrance ? Cette année, Judith Vittet est allée piocher dans sa propre histoire avec sa nouvelle série, ADN. Ce sont des modules de lignes rouges qui se croisent, se rejoignent, se séparent pour se rejoindre encore. Ces lignes sont ses cellules, ses organes et le sang qui coule en elle. Mais ce sang, d’où vient-il ? Ne connaissant pas son père biologique et après des recherches infructueuses, elle a décidé de tourner la page. De laisser cette part d’inconnu en elle et d’aller de l’avant. Alors depuis des mois, elle entortille des tissus qui ont des symboliques pour elle, des anciennes serviettes de tables de ses grands-parents, des vieux vêtements, des napperons qu’elle a teintés. Elle les entortille, elle les cache, elle les enfouit. Son geste est automatique et la libère. Elle a l’impression d’avancer. De tourner la page. Prête pour un nouveau départ".
Mireille Guérin:
"En France les liciers indépendants n’ont pas la notoriété de celles et ceux des manufactures nationales : moins connus, ils (elles) conçoivent leurs cartons puis les tissent sur des métiers de haute ou basse lice. Mireille Guérin travaille sur un métier de haute-lice : cette activité très ancienne est ancrée dans la tradition tout en offrant la possibilité de l’utiliser de manière personnelle et libre. La licière contemporaine réveille une des activités les plus anciennes de l’humain : tisser, lier et relier ensemble des éléments pour produire un nouveau matériau. Par l’expérimentation et l’inventivité, Mireille produit un travail qui va de la sculpture au bas-relief mettant en jeu la transparence, l’ombre et la lumière. Par l’utilisation de différentes qualités de fils et de pigments végétaux, cette artiste, particulièrement sensible à la couleur, renouvelle la manière de faire et de penser la tapisserie de lice. La licière participe à nous montrer où en est la création textile actuelle en faisant bouger les frontières et en se libérant des impératifs techniques et de la tradition pour que les œuvres contemporaines, trop souvent masquées par l’aura d’un passé prestigieux, prennent enfin toute leur dimension. Cet art a aujourd’hui besoin plus que tout d’un contact direct, familier, avec ceux qui croient à l’avenir de la tapisserie contemporaine…".
Marie-Noëlle Bayard:
"C’est au cours de ses études artistiques d’abord à l’école Duperré puis au Beaux-Arts de Paris que Marie-Noëlle Bayard affirme sa créativité et son goût pour les matériaux textiles. Professionnelle du design textile, spécialisée en créations pour la broderie et la maille, Marie-Noëlle collabore régulièrement avec les entreprises du luxe. Elle développe des collections de motifs et d’échantillons mixant une grande diversité de formes et de textures. Parallèlement, depuis 2019, cette adéquation entre textile & papier engage Marie-Noëlle Bayard à développer une écriture libérée des contraintes de la commande pour s’orienter vers des recherches intégrant toutes les possibilités de ces deux matériaux. Elle puise son inspiration dans ses archives de dessins, d’échantillons et son stock de matériaux accumulés au fil de ses acquisitions sourcées dans l’industrie textile ou sur les salons comme Aiguille en Fête et Créations & Savoir-Faire. C’est la plasticité des matières, la subtilité des coloris, la diversité des points réalisés à la main, l’architecture des échantillonnages, le grain des textures, le reflet des matériaux qui guident ses compositions. Elle crée un univers en mutation qui entrechoque, superpose, froisse, déchire, construit et/ou déconstruit ces deux médiums. Ses expérimentations mettent en œuvre un dispositif qui entremêle l’essence du geste aux apparences infinies du textile & et du papier jusqu’à déployer un vocabulaire plastique en perpétuel mutation".
Sara Brita Salamone (coup de cœur):
"Sara Brita Salamone puise son inspiration dans les cultures du monde et dans les univers fantastiques pour créer des coiffes et bijoux insolites. C'est l'utilisation de matériaux détournés, tel que le câble électrique, qui rend son travail si singulier. Elle développe une recherche de textures, se réappropriant des techniques d'artisanat textile, comme la broderie et le tissage, réadaptés pour des matériaux tels que la gaîne électrique, la bâche, des charlottes agro-alimentaires ou même de l'aluminium de blisters médicaux. Sa technique est expérimentale, elle varie et évolue au fil des pièces. D'abord fortement influencée par le style post-apocalyptique, le travail de Sara Brita Salamone a doucement dévié vers l'esthétique du rituel animiste. Elle se plaît à imaginer comment un être humanoïde, dans un futur très lointain, pourrait interpréter et utiliser les matières trouvées dans les ruines de notre civilisation. Si ce qui se porte sur le corps est un langage en soi, l'art porté, ou la coiffe comme objet d'art questionne l'identité de l'artiste plasticien. Un artiste, personnage énigmatique et touchant par sa sensibilité, se cache derrière son œuvre et se révèle à travers elle également. Sara voyage dans la matière, elle se questionne sur ses origines, son identité, et sur son futur".
Juliette Pointereau:
"Juliette Pointereau née à Chartres en 1996, passe un bac arts appliqués et entre aux beaux-arts du Mans, dont elle sort en 2019, diplômée d’un Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique avec une option design et territoire. Une formation qui s’attache à repenser la nature des liens et des équilibres que l’homme doit tisser impérativement avec son environnement et place l’écologie au centre de ses préoccupations. Juliette est artiste-designer au croisement des arts plastiques et appliqués et des métiers d’arts. Elle trouve son inspiration dans l’univers du textile qui devient une source de recherches inépuisable, par la richesse de ses matières, techniques, savoir-faire, couleurs, motifs et textures. Ses productions se traduisent par des pièces uniques et installations ayant pour fil rouge le réemploi de matières, de savoir-faire et techniques liés au textile. Dans ses pièces Juliette partage son regard sur ces rebuts et leur valeur perdue* en leur redonnant un potentiel par ses expérimentations sensibles et intuitives. *Un rebu est une chose ayant perdu sa valeur, que l’on rejette suite à un tri, qui devient inutilisable dans son usage… d’où “valeur perdue” Ses installations peuvent prendre une multitude de formes. Celles-ci sont déduites des gisements de matières délaissées qu’elle manipule pour les mettre en lumière comme une nouvelle ressource".
La prochaine fois, je vous montrerai mes achats.
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