mardi 10 mars 2020
L'étoffe des rêves de Lee Young-hee #1
Il est des expositions qui vous émerveillent, qui vous emmènent loin du quotidien. Ce fut le cas avec celle qui était visible jusqu'au 9 mars 2020 au Musée National des Arts Asiatiques - Guimet:
"Consacrée par son pays comme la plus grande figure de la mode coréenne, Lee Young-hee (1936-2018) a propulsé sur la scène internationale l’image d’une Corée moderne et décomplexée, fière de son illustre passé et de sa tradition raffinée. Puisant son inspiration et sa philosophie dans le hanbok, le vêtement traditionnel des femmes coréennes, son art s’épanouit dans une modernité sans cesse renouvelée, passant de la parfaite maîtrise des formes traditionnelles aux figures aériennes d’un hanbok libéré.
Lee Young-hee entame une carrière de couturière-styliste presque par hasard. Le vêtement coréen va rapidement devenir une passion qu’elle approfondit par des recherches historiques menées avec Seok Ju-seon, spécialiste reconnue de l’histoire du costume. Ensemble elles s’attèlent à une minutieuse reconstitution de vêtements d’après les peintures des rouleaux dépeignant les cérémonies de cour de la fin de la période Choson (1394-1910). Les costumes des officiels et les costumes de cour de cette époque sont d’une extrême rareté. Lee Young-hee met en place un processus de « recréation » de ces pièces qui inclut la fabrication des soieries à l’identique, l’emploi de teinture naturelle, la couture et la broderie à la main ; son travail s’alimente également de la collection de ces précieuses pièces Choson – vêtements ou accessoires – qu’elle rassemble peu à peu tout au long de sa carrière. En 1993 Lee Young-hee montre une collection de prêt-à-porter à Paris, et présente un défilé haute-couture l’année suivante. Ses « étoffes de vents et de songes » enchanteront les défilés haute-couture jusqu’en 2016 à Paris, ainsi qu’à New York.
Elle explore tous les matériaux traditionnels (ramie, soie) tout en expérimentant des mélanges nouveaux (fibre de bananier et soie), jouant tour à tour des effets de transparences et de matières rugueuses, faisant de la combinaison traditionnelle (une ample robe s’élargissant sous la poitrine et un très court boléro noué de rubans), un vocabulaire versatile, librement et constamment réinventé".
Infos trouvées sur le blog de Sakartonn:
"Le hanbok est un vêtement traditionnel coréen.
Le « chima-jeogori » est l’ensemble composant le hanbok féminin, « chima » étant le mot coréen pour la jupe et «jeogori » pour veste.
La jeogori
La « jeogori » compose la partie supérieure du hanbok, plutôt courte, elle tient lieu de veste et est caractérisée par ses décorations souvent délicates et ses formes arrondies. La plupart des « jeogori » comportent deux longs rubans ayant pour but de maintenir le vêtement fermé. Ils sont noués au niveau du sternum et forment un nœud appelé « otgoreum ». Le reste du ruban est ensuite laissé pendre verticalement devant la « chima ». L’ « otgoreum » est un des critères essentiels déterminant la beauté d’un hanbok et sa sophistication.
La Chima
La « Chima » est la jupe du costume. Il en existe plusieurs sortes : celles qui se composent d’un simple tissu, celles qui sont doubles et enfin celles qui sont matelassées. La « chima », qu’importe sa forme, est marquée de plis sur toute la longueur dont le but est d’accentuer l’élégance de l’ensemble.
Le Pojagi : l’art coréen du textile
Le Pojagi est un art traditionnel textile coréen et une pièce de tissu servant à emballer des objets. Aujourd’hui, il a naturellement perdu cet usage, mais il fait partie du patrimoine culturel et artistique de la Corée, dans lequel il tient un grand rôle.
Ses coutures qui sont invisibles (parce que rabattues), ce qui le rend réversible, à l’image du boutis. Un bon Pojagi doit toujours filtrer délicatement la lumière, il est en soie, chanvre ou ramie coréen".
"Le gris est ma couleur préférée et la couleur à laquelle je veux ressembler. Il va bien avec n'importe quelle autre couleur. Quand j'ai du mal à assortir les couleurs du jeogori et de la chima, je choisis le gris, celui-ci produit instantanément un aspect élégant et paisible. Alors ressembler au gris, pour une personne, signifie bien s'entendre avec des gens différents. Je veux être ce genre de personne".
"Je cherche. Sans le passé, je ne peux pas mettre en valeur le présent. C'est lui qui me montre le chemin..."
"Quand je me déshabille je suis la nature. Quand je m'habille, je suis la culture. Songe de posséder à la fois la nature et la culture. Oui. Je m'habille de Costume de vent".
Assez de mots, je vous invite à m'accompagner de salle en salle afin de découvrir le travail de cette grande artiste:
Les sous-vêtements féminins:
Gilet de dessous et manchettes en résille de bambou tressé portés pour résister à la chaleur de l'été par les Coréennes sous leur vêtement afin d'éviter que celui-ci ne colle à la peau:
Une tenue mortuaire (toile de ramie, organza de soie et gaze façonnée, estampé d'or pour la veste:
J'espère que ces répliques de vêtements anciens vous ont charmés.
Commentaires sur L'étoffe des rêves de Lee Young-hee #1
- Merci pour ce beau et intéressant partage. Les manchettes et gilet en bambou tressé me laissent songeuse ...