Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
"Les petits bonheurs de Miss T"
28 décembre 2019

Le prodigieux mérinos

        Quoi de plus logique pour des tricoteuses et des crocheteuses de se réunir pour exercer leur art et papoter dans un endroit où l'on élève des moutons, et plus précisément des mérinos. Ainsi, chaque 3 ème mercredi soir du mois, nous, Les Ramboli'Laines, nous retrouvons à la Bergerie Nationale de Rambouillet.

Lors de notre rencontre de décembre, nous leur avons rendu une petite visite. 

Voici leur histoire: 

"L'origine

L’établissement, créé par Louis XVI, pour être une ferme modèle développant l’innovation, a acquis sa renommée à travers le monde grâce à son troupeau exceptionnel, de 366 moutons mérinos, importé d’Espagne à la demande de ce Roi et venu à pied, accompagné de quatre bergers espagnols, depuis Ségovie. Les animaux formant le troupeau royal ont été prélevés dans 10 familles distinctes en nombre plus ou moins grand: Perales (58), Perella (50), Paular (48), Negressi (42), Escorial (41), Alcola (37), San Juan (37), Portago (33),  Irunda (20) et Salazar (17). 

Ces animaux vivant en plein air en Espagne et les expérimentations de Daubenton semblant prouver qu’il pouvait en être de même à Rambouillet, il n’avait pas été prévu de bâtiments spécifiques pour eux. On a vu rapidement qu’il n’était pas possible de laisser ces moutons dehors sous le climat rambolitain et des logements provisoires, dans les granges, ont pallié ce manque.

Devenu troupeau national à la révolution, le précieux trésor est conservé comme richesse nationale.

Le développement du troupeau au 19e siècle

A la fin du XVIIIe siècle, Napoléon Bonaparte, Ier Consul, lance une grande opération d’importation de mérinos d’Espagne pour mériniser les races françaises, Un petit nombre de bêtes nouvellement importées rejoint Rambouillet. Cette deuxième introduction est nettement inférieure en qualité à la première. Les moutons ne sont pas mélangés aux premiers. En 1805, Napoléon Ier offre au troupeau une cour impériale où il est confortablement installé dans de nouvelles bergeries.

Le troupeau ainsi constitué s’améliore d’année en année et devient un berceau de reproducteurs exceptionnels recherchés par les pays ovins des cinq continents.

Il a eu, au 19ème siècle, par l’exportation de nombreux reproducteurs, un rôle important dans l’amélioration des laines de nombreux pays d’Europe et de l’hémisphère sud, notamment de l’Australie, de l’Argentine, de L’Afrique du Sud…

L'évolution du troupeau au 20e siècle

Au 20e siècle, le troupeau national est un joyau que tous les maîtres bergers s’attachent à maintenir dans le meilleur état possible. Leurs pratiques  d’élevage, de conduite de troupeau avec leurs chiens bergers, de race beauceronne, sont des meilleures. Ils sont reconnus dans la France entière et l’école est un symbole national.

Le troupeau est élevé en consanguinité contrôlée depuis son arrivée. La qualité de sa laine est jalousement conservée et surveillée. Le suivi technique est très professionnel. Le Flock-book est géré par l’établissement. Jusqu’au début du 20e siècle, des ventes de laine et de reproducteurs sont organisées au sein de l’établissement.

A partir de la deuxième moitié du 20e siècle, les exportations se raréfient pour s’arrêter complètement.

Le marché de la laine fine ayant été envahi, dès la fin du 19e siècle, par les productions de l’hémisphère sud auquel les pays d’Europe ont vendu leurs meilleurs reproducteurs, s’écroule sur tout le vieux continent.

La deuxième moitié du 20e siècle 

L’École Nationale d’élevage Ovin  ainsi que le centre d’apprentissage d’élevage ovin sont créés en 1939.

L’Établissement de Rambouillet avec son école de berger et ses premières expérimentations d’insémination animale en France commencées en 1938, dans la Cour Royale, sur des bovins et des moutons mérinos, est au sommet de sa notoriété. Une formation à Rambouillet assure une insertion professionnelle de qualité et une promotion sociale rapide et élevée. L’association des anciens élèves et compagnons de la Bergerie s’en glorifie et le rappelle souvent encore de nos jours.           

Cependant, les temps et les techniques changent après la 2e guerre mondiale. Dès les années 50 les industries lainières ont subi de profondes mutations à cause de l’émergence des fibres chimiques et de l’automatisation croissante de la fabrication.

Entre 1950 et 1973, la production française de fibres chimiques à été multipliée par 4,8. Ces fibres, moins chères et mieux adaptées aux conditions de vie moderne, répondent mieux aux attentes des  consommateurs. La crise de 1973-1974 marque une nette rupture qui inaugure une longue période de dégradation des industries lainières et de la demande en laine brute.

En 1976, l’ensemble des bâtiments d la Bergerie Nationale, a été complété par la construction d’une bergerie pouvant abriter de 300 à 400 mères et l’école de formation pratique de bergers. Mais l’élevage du mouton en France se tourne essentiellement vers l’amélioration et la production de viande et de lait.

De 1950 à 1966 : 880 entreprises de transformation lainière parmi les plus petites entreprises familiales ont disparu. En 2012 une seule grande filature familiale perdure.

Face à ces nouvelles données économiques, la Bergerie Nationale a cessé progressivement de travailler la qualité de la laine de ses mérinos et s’est attachée à en assurer la meilleure conservation génétique.

Le troupeau mérinos de Rambouillet est dès lors inscrit dans un autre registre : celui de conservatoire génétique de la race".

        Portrait de groupe:

aa

        Bien que caché au milieu du troupeau, l'un d'entre eux n'a pas manqué d'attirer notre attention:

aa1

        Un mérinos noir! Chez le mouton, la couleur blanche n'est pas une forme d'albinisme mais elle est due à un gène dominant qui empêche la production du pigment coloré. La noirceur est donc la conséquence d'un gène récessif. Afin de préserver la race, ce mérinos n'aura pas le droit de se reproduire:

aa2

        Fin de la visite. Il est temps de revenir à nos moutons ouvrages!

Publicité
Commentaires
H
J'ai adoré ! Merci beaucoup, c'est très instructif !!!
Répondre
F
Merci pour cette très jolie visite, j'adore les moutons, ici on a des noirs du Velay et le troupeau de blancs, le plus près de la maison, passe ses journées en compagnie d'un âne !!! trop beaux tous ensemble ...<br /> <br /> Bisettes et douce nuit Miss. Bon dimanche pour toi.
Répondre
T
La sélection ..... Bah si ce ne sont que des animaux.
Répondre
N
Merci de cette belle visite !
Répondre
R
oh tout un reportage...de bien belles betes et surtout une chouette qualite de pelote....ouiii
Répondre
A
Intérréssant, dommage que je sois loin de Rambouillet !
Répondre
M
Merci pour ce très intéressant article ! Ces moutons sont splendides ! Merci du partage ! Bon week end
Répondre
M
Bonjour<br /> <br /> Merci pour ce bel article au sujet de la bergerie de Rambouillet <br /> <br /> Je ne savais même pas que cette bergerie existait. <br /> <br /> Merci <br /> <br /> Bonne journée
Répondre
E
Très intéressant et instructif.
Répondre
M
Trop beaux ces moutons! Perso j aime voir les troupeaux de moutons paître dans les champs à côté de chez moi ! Bon Samedi Et à bientot ☀️
Répondre
B
J'en ai appris un peu plus sur le mérinos. Daubenton est bourguignon (natif de Montbard).<br /> <br /> Sais-tu que le mouton noir (mérinos ou pas) figure dans les actes de mariage jusqu'au début du 20°s? La mariée l'apportait en dot. Il servait , entre autres, pour faire les bas noirs qu'elle portait à partir du jour de son mariage .<br /> <br /> Bon samedi.
Répondre
M
Si vous n'existiez pas , il faudrait vous inventer ! Mais nous vous avons ...<br /> <br /> MERCI de nous faire partager vos voyages, et vos diverses visites .<br /> <br /> Vos reportages sont toujours très intéressants et donnent envie d'approfondir les sujets , ce que je ne manque pas de faire. <br /> <br /> Encore un tout grand MERCI . <br /> <br /> <br /> <br /> A très vite ...<br /> <br /> <br /> <br /> Bien amicalement , Martine.
Répondre
M
Merci Miss pour toutes ces explications très intéressantes !<br /> <br /> Douce journée, bizzz
Répondre
B
Très intéressant, ce reportage !<br /> <br /> Bon tricotage, Miss, et bon week-end.
Répondre
A
Merci pour ce petit moment historique très intéressant. Bon week-end. Biz Françoise
Répondre
Publicité