mercredi 22 octobre 2008
Diablogues
La saison n'est plus aux balades dans la nature mais plutôt aux loisirs d'intérieur.
Après la lecture, le cinéma, je vous emmène au théâtre, et plus précisément au Théâtre du Rond-Point où se joue jusqu'au 7 décembre 2008 un petit bijou écrit par Roland Dubillard créé le 8 novembre 2007 à La Coursive/SN de La Rochelle:
Les Diablogues
"Pourtant, il se portait comme un toast.
Si un individu vous affirme qu'il est une pendule, peut-être vaut-il mieux ne pas le contredire. Il doit avoir ses raisons. Après tout, on ne sait jamais. Dans Les Diablogues, Roland Dubillard réinvente à sa façon le dialogue de sourds. D'ailleurs c'est simple comme bonjour. Prenez deux protagonistes, appelez les Un et Deux, et pour corser la chose donnez leur l'apparence de comédiens pince-sans-rire, comme Jacques Gamblin et François Morel, par exemple. Il n'y a plus qu'à les laisser s'expliquer avec les mots de l'auteur. Bientôt le réel se met à tanguer, tremble sur ses fondements. Obéissant à une logique folle, le langage a largué les amarres. Vous voilà face à deux acharnés fermement décidés à ne pas se comprendre, emportés par des mots qui les égarent bien au-delà du raisonnable. En trois coups de cuillère à pot et à peine deux répliques, le quotidien bascule dans le fantastique, l'ordre cède la place au chaos le plus hilarant": extrait trouvé sur le site du Théâtre du Rond-Point
Et je suis loin d'être la seule à avoir aimé:
"Il faut des acteurs étranges, sobrement comiques, à l’oreille fine, un peu ahuris, pour jouer ce texte sucré-salé. Cette fois, c’est François Morel et Jacques Gamblin. Le premier, fils de Deschamps et des Deschiens, est l’autruche: il relève la tête du sol, d’une question, d’une réponse, et toute l’horlogerie du monde se détraque sous les rires, puisqu’il l’a avalée. Le second, danseur et sportif, est un chamois d’or: corps fin et musclé, tout en arêtes et edelweiss, en équilibre sur la ligne de rêve. Deux très vieux mioches décortiquant les miettes qui tombent, mot à mot, comme si la vie en dépendait. Ce qui est leur cas, et le nôtre. Philippe Lançon – Libération, 6 décembre 2007"
"Ça philosophe, ça déraisonne, ça jongle avec les mots. Et on rattrape ces mots sur la pointe de la langue. L’effroi n’est jamais très loin du rire, tant on est happé par les vertiges de la parole. Derrière tout cela, rien pour se raccrocher, rien, si ce n’est le néant. Jean-Louis Pinte – Figaroscope, 11 novembre 2007"
"Comme tous les grands duos burlesques, ils sont différents et complémentaires: Morel, toujours au bord de l’exaspération ou de l’ahurissement, a cette évidence dans l’aberration qui fait tout le sel de l’univers de Dubillard. Gamblin, lui, fin, filou, funambule. Ils sont drôles, très drôles, mais émouvants, aussi, infiniment. Fabienne Darge – Le Monde, 11 décembre 2007"
S'ils passent près de chez vous: ne les ratez pas!
bisous nicole